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Brionnais Découvertes, sport et développement local

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Cette association aux activités diversifiées vient d’inaugurer à Marcigny (Saône-et-Loire) une Maison Sport Santé Ufolep au cœur d’un terroir méconnu qu’elle contribue à animer.

 

Éliane Perret, Brionnais Découvertes tient de l’amicale laïque en proposant des loisirs sportifs et créatifs et un centre de loisirs pour enfants. Mais elle fait également office d’accueil touristique avec location de vélos, et la voilà qui ouvre une Maison Sport Santé Société Ufolep. Quelle est la logique de ce développement tous azimuts ?

 

En effet, on peut chercher la logique dans tout cela ! Cette diversité vient avant tout à notre implantation dans un secteur très rural, précisément classé zone de revitalisation rurale. Nous avons noué un partenariat fort avec deux communautés de communes qui en fédèrent 26, pour à peine plus de 10 000 habitants : voyez la densité ! Sur nos territoires, beaucoup de services sont assurés par des associations, à l’image du cinéma de Marcigny, la commune où nous avons notre siège, près de l’ancienne gare en cours de réhabilitation où nous nous installerons au printemps. Ces activités ont des liens entre elles mais n’ont pas été pensées comme un ensemble à l’origine. Cette architecture est le fruit de sollicitations de la part de personnes privées et des collectivités locales.

 

Quand l’association est-elle née ?

En 1998, mais tout avait commencé trois ans auparavant. J’étais alors secrétaire bénévole du club cycliste local, affilié à la FFC, qui proposait aussi des randonnées et des courses VTT pour laquelle nous balisions chaque année des circuits. Et comme la FFC avait lancé un label « base VTT », nous y avons souscrit : autant pérenniser nos itinéraires au lieu d’en tracer de nouveaux chaque année ! Nous avons alors reçu des demandes pour découvrir la région à vélo pendant les vacances, tandis que d’autres personnes souhaitaient créer un groupe de randonnée. Or ce n’était pas là l’objet de l’Étoile cycliste, principalement consacrée à la compétition sur route. C’est ainsi que Brionnais Découverte a été créée pour développer la pratique du VTT et de la randonnée pédestre, dans un esprit loisir et de découverte du territoire, comme le précisaient déjà nos statuts.

 

Puis l’association s’est professionnalisée…

Nous avons eu l’occasion d’intervenir dans les écoles sur l’apprentissage du vélo, ce qui a permis l’embauche d’un éducateur sportif en emploi-jeune. Il a bientôt été rejoint par un second, également diplômé, pour encadrer de la gymnastique d’entretien, activité qui alors n’existait pas à Marcigny. Entre-temps, j’étais moi-même devenue directrice. C’est le fruit des circonstances : quand la société d’économie mixte d’aménagement du territoire où je travaillais a cessé ses activités, l’association m’a salariée pour la développer, car on voyait bien qu’il y avait là un projet à construire.

 

Comment les différentes activités se sont-elles agrégées ?

À nos premières sections de loisirs sportifs s’est ajoutée une section rotin, à l’initiative d’une animatrice bénévole. Puis, en 2003, les communautés de communes de Marcigny et Semur-en-Brionnais nous ont demandé de coordonner leur politique enfance-jeunesse. Nous avons alors créé un accueil de loisir pour les adolescents (aujourd’hui ALSH, accueil de loisir sans hébergement), avec une troisième salariée. Puis nous avons été fortement invités à reprendre l’accueil pour enfants de Marcigny et embauché une quatrième personne pour cet accueil qui fonctionne aujourd’hui le mercredi et durant toutes les vacances.

 

Ceci sans abandonner la dimension touristique…

Nous avons obtenu l’autorisation de commercialiser des forfaits touristiques, avec hébergement et restauration, en plus de l’encadrement d’activités et de location de vélos. Mais nous avons peu développé cet aspect et, aujourd’hui, nous faisons essentiellement de la location sèche de vélos et VTT. Mais avec l’essor du vélo à assistance électrique et de nouveaux modes de vacances, cela redevient un axe de développement. Il y a matière à proposer des journées découverte du bâti et du patrimoine naturel.

 

Et vos sections sportives et culturelles ?

Elles sont toutes affiliées à l’Ufolep et à la Ligue de l’enseignement car cela correspond à nos valeurs et à la diversité de nos activités. La compétition n’a jamais été dans notre champ.

 

Peut-on les lister ? Pour adultes par exemple ?

La gymnastique d’entretien (douce, tonic, step, etc.) se décline en six séances hebdomadaires pour une centaine de licenciés. La randonnée pédestre en fédère autant – parfois les mêmes – avec deux créneaux le mardi et le jeudi matin, plus des sorties à la journée avec le repas tiré du sac. Depuis la rentrée, un marcheur passionné de photo fait également partager ses connaissances techniques et son intérêt pour les paysages et le patrimoine bâti, et il y a enfin le rotin, qui continue. Un temps, nous avons eu du badminton, mais les pratiquants avaient du mal à comprendre le sens d’une prise d’une licence. Et la section bachata et salsa n’a dansé qu’une ou deux saisons. Mais c’est notre philosophie : si quelqu’un propose d’animer une section, nous lui en donnons l’occasion.

 

Et pour les enfants ?

Nous avons cinq sections : Ludy'Gym (6-10 ans), VTT, roller, éveil sportif (4-6 ans) et multisport (6-10 ans), avec différents cycles : athlétisme, foot, gymnastique… Les éducatrices sportives sont épaulées par des bénévoles, notamment en VTT ou pour les sorties roller sur la voie verte. Si l’association compte aujourd’hui 6 salariés permanents, elle vit grâce à l’implication très forte des bénévoles, tant pour l’animation que sur le plan administratif et financier.

 

Et comment êtes-vous venus au sport-santé, avec une Ufo3S inaugurée officiellement en octobre ?

Vers 2017, l’ex-direction départementale de la cohésion sociale nous a invités à développer le sport-santé. Sans s’en réclamer, l’objectif de l’association a toujours été le bien-être physique et psychique et le lien social. C’est donc assez naturellement nous avons créé avec le soutien de services de l’État une section « diététique, sport, santé » : du multisport adapté à des personnes en surpoids ou diabétiques, avec l’intervention mensuelle d’une diététicienne et, tous les trimestres, un repas pris en commun sur ces bases diététiques. Parallèlement, à la demande de la commune de Marcigny, nous avons commencé à animer des ateliers « vitalité » à la résidence pour personnes âgées. Ces deux premières actions nous ont amenés a poser notre candidature quand les Maisons sport santé société, aujourd’hui Ufo3S, a été lancé par l’Ufolep. Depuis, nous travaillons aussi à Marcigny et Digoin (à 30 km, un peu au-delà de notre périmètre habituel) avec des Maisons des solidarités qui, elles, dépendent du Conseil départemental et accueillent des personnes en rupture sociale, sur des cycles de trois mois.

 

L’Ufo3S, qui a reçu fin janvier le label Maison Sport Santé de l’État, a-t-elle trouvé son rythme ?

C’est l’enjeu des prochains mois. En plus du groupe de six personnes suivies en adaptant le programme À Mon Rythme, l’Ufo3S est ouverte trois fois par semaine, deux après-midis et le samedi matin, en présence d’une éducatrice sportive, pour une pratique libre sur le rameur, le tapis de marche, les vélos elliptiques et les autres accessoires, ou plus dirigée si les personnes le souhaitent. Mais la fréquentation de cet espace bien-être reste modeste, ce qui peut s’expliquer par le contexte et des locaux peu adaptés, utilisés aussi pour l’accueil des enfants du centre de loisir avant le départ vers leur lieu d’activités. C’est pourquoi nous attendons d’investir nos nouveaux locaux, juste à côté, dans les anciens bâtiments rénovés de l’ancienne gare, pour donner un coup d’accélérateur. Le chantier a pris du retard par manque de matériaux, mais on nous a promis cela pour le printemps !

 

Quel impact ce déménagement aura-t-il sur vos activités ?

Ce sera un tournant. Nous disposerons d’un espace dédié à l’Ufos3S digne de ce nom et de meilleures conditions d’accueil pour le tourisme et la location de vélos. Qui sait, cela suscitera peut-être aussi de nouvelles sections de sport loisir ? Avec le Covid, nous sommes tombés de 250 à 150 licenciés Ufolep en 2020-21. Fin décembre, nous étions remontés à 200. En nous obligeant à revoir nos fonctionnements, ce déménagement est un nouveau départ, une nouvelle étape pour Brionnais Découvertes. Propos recueillis par Philippe Brenot

 

Un terroir à découvrir

Le Brionnais est une petite région du sud-Bourgogne réputée pour ses châteaux et ses églises romanes. C’est aussi le berceau de la race charolaise. Le territoire du Pays Charolais-Brionnais est d’ailleurs candidat pour figurer au patrimoine mondial de l’Unesco au titre de son paysage de collines verdoyantes, caractéristique de cette activité d’élevage bovin.

Sis en bord de Loire, à mi-chemin entre Paray-le-Monial et Roanne mais à l’écart des grands axes de circulation, le bourg de Marcigny (1 750 habitants) en est le centre. La voie verte qui longe le fleuve sur le tracé de l’ancienne voie ferrée est l’un de ses atouts touristiques, avec le marché du lundi matin et le marais de Montceaux-l’Étoile, situé à quelques coups de pédale.


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