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Bénévolat : Brigitte Clochet se veut « le relai du terrain »

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Brigitte Clochet, vous êtes l’élue nationale en charge à l'Ufolep de la vie associative et de l’engagement : que recouvrent ces responsabilités ?

L’engagement des bénévoles est vital pour la vie associative, et ma mission est triple : être le relai du terrain, promouvoir les outils conçus par l’Ufolep pour favoriser cet engagement – comme le Guide Asso –, et identifier les freins et les leviers pour agir.

 

Combien l’Ufolep compte-t-elle de bénévoles ?

Difficile à dire, même si les associations comptent souvent leurs bénévoles pour renseigner les demandes de subventions ou se présenter à leurs partenaires. Mais ce terme recouvre tant de types d’engagements que ce chiffre en lui-même ne serait pas significatif, il faudrait l’affiner.

 

Côté dirigeants, on compte entre 37 et 38 % de femmes dans les comités départementaux et régionaux alors que celles-ci représentaient 53 % des licenciés en 2020-21 et sont majoritaires au comité directeur et au bureau national. Y a-t-il encore des efforts à faire ?

L’accès des femmes aux fonctions dirigeantes est une priorité fédérale, même si la parité ne pourra pas être atteinte du jour au lendemain. Au-delà de notre fédération, la présidente du Comité national olympique et sportif, Brigitte Henriques, qui s’est fortement positionnée en faveur de la parité, estime qu’il manque en France 3 000 dirigeantes sportives dans les clubs.

 

Au-delà du principe de l’égalité femmes-hommes, est-ce aussi une réponse aux difficultés qu’éprouvent certaines associations pour renouveler leurs dirigeants ?

On ne peut oublier les freins psychologiques et culturels : les femmes adoptent souvent une position de retrait et la vie du foyer monopolise toujours une grande partie de leur temps. « De quoi auriez-vous besoin pour vous engager davantage », m’avait-on demandé un jour au Cdos de Saône-et-Loire. « D’un lave-vaisselle et d’une aide-ménagère », avais-je répondu. Ces réalités expliquent que les femmes hésitent encore à se positionner.

 

On leur propose aussi plus souvent la fonction de secrétaire, perçue comme le prolongement de leurs compétences professionnelles…

Complètement ! Je suis moi-même secrétaire de l’Ufolep 71 et du comité régional Bourgogne-Franche-Comté, même si de métier j’étais enseignante et non secrétaire ! J’ai volontiers accepté ces postes, mais en précisant ma conception de la fonction. Secrétaire, cela ne se limite pas à envoyer des convocations et rédiger des comptes rendus. C’est une fonction éminemment politique qui consiste aussi à communiquer sur les actions, argumenter en appui des projets, rencontrer les institutionnels… Et je me revendique avant tout comme militante de l’Ufolep.

 

L’engagement des jeunes est-il un aspect spécifique de la « crise du bénévolat » ?

Le renouvellement des bénévoles est depuis toujours un enjeu pour les associations, et c’est aussi au regard de celui-ci que l’Ufolep développe le parcours coordonné pour les 16-25 ans en difficulté sociale et promeut le service civique. Les associations y ont toutefois moins recours que les comités, peut-être inquiètes du volet administratif alors que l’Ufolep et la Ligue de l’enseignement peuvent l’alléger. Pour les associations rurales, l’inadéquation entre l’offre et la demande est aussi un frein : il n’y a pas le même vivier de candidats qu’en ville.

 

Les compétences des jeunes pourraient pourtant être mises à profit par les associations…

Oui, notamment pour la communication digitale et la gestion des outils numériques. Et aujourd’hui presque tout passe par le numérique, à commencer par les subventions.

 

Le 1er juillet 2021 a été promulguée une loi sur l’engagement associatif : en quoi facilite-t-elle la gestion des associations par les bénévoles ? 

Elle limite la responsabilité financière en cas de faute de gestion, ce qui pouvait dissuader certains. Elle favorise aussi la sensibilisation des jeunes à la vie associative dans le cadre scolaire.

 

Pour finir, la valorisation du bénévolat est souvent présentée comme un moyen de répondre à la crise des vocations…

C’est un levier. Mais avant la valorisation des acquis de l’expérience ou tout autre dispositif, on valorise d’abord les bénévoles les remerciant ! Et aussi en les comptabilisant ! Dans les formulaires de demande de subventions, il y a une case « valorisation du bénévolat » où les dirigeants associatifs ne savent pas toujours quoi inscrire. Il faut lister ses bénévoles et estimer la valeur en euros de leur engagement en appliquant un tarif horaire au temps qu’ils consacrent à l’association. En gros, ce que cela aurait coûté de faire appel à un salarié. C’est important de le faire, et pas seulement pour les sous ! Recueilli par Ph.B.


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