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Bénévolat : « Le Covid a provoqué une rupture »

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Si Françoise Sauvageot est aujourd’hui déchargée de ses engagements au sein de la Gymnastique volontaire, du CNOSF, du Mouvement associatif et du Conseil économique, sociale et environnemental (Cese), elle est toujours active dans son association et demeure une fine observatrice des évolutions de l’engagement bénévole.

 

L’impact du Covid. « Avec l’interruption des activités sportives et associatives, l’épisode Covid a provoqué une rupture. Se retrouver avec d’autres, échanger, c’est en effet au cœur de l’engagement associatif. Celui-ci est un temps de partage plus fort que le simple fait de participer aux activités d’une association, et si l’on donne, on reçoit aussi. Certes, les outils numériques ont permis de garder un lien et de continuer d’animer à distance la vie associative, mais de manière désincarnée. En termes de rayonnement et de fidélisation des bénévoles, on est loin du compte car on perd la dimension humaine, indissociable de l’engagement. Cette rupture est alors venue majorer et accélérer les transformations de l’engagement associatif que traduisent à la fois les enquêtes de France Bénévolat et les travaux plus universitaires de Lionel Prouteau et Viviane Tchernonog, qui tous les deux ou trois ans proposent une analyse sur "Le paysage associatif français". Par exemple, l’engagement bénévole demeure, mais il a tendance à moins s’inscrire dans la durée. »

Problèmes de société. « Parfois, l’engagement bénévole ne résiste pas non plus aux contraintes, de plus en plus pesantes. Je vous cite un exemple, donné par un élu de la Ligue d’Île-de-France de la fédération d’athlétisme : en septembre, dans le cadre d’un meeting accueillant de nombreux spectateurs, une cinquantaine de bénévoles ont été sollicités et formés pour vérifier les passes sanitaires avec leur smartphone. Eh bien, devant la violence de certaines réactions, il a fallu les remplacer en urgence par des vigiles ! Cela fait penser à la façon dont les élus municipaux sont soumis à des pressions ou des violences : c’est du même type. Les bénévoles s’engagent pour rendre service, mais de plus en plus souvent ils se heurtent aussi à des problèmes de société qui ont de quoi les décourager. »

Ressources humaines. « Les associations sportives ont besoin de dirigeants. Or leurs responsabilités sont de plus en plus lourdes, la gestion des associations de plus en plus complexe. C’est bien de faire appel à des professionnels, cela allège certaines tâches, mais il faut alors former les dirigeants associatifs à la dimension "gestion de ressources humaines". Et il ne s’agit pas seulement de simplifier les procédures – ce qui est indispensable – mais bien de former à l’exercice de responsabilités nouvelles. »

Taille critique. « Il y a aussi toutes ces associations plus modestes, non professionnalisées. Si elles n’atteignent pas la taille critique permettant de rémunérer un salarié, elles partagent parfois celui-ci avec d’autres structures, ce ne simplifie pas les choses. En outre, il est difficile – et parfois impossible – de recruter des personnes qualifiées lorsqu’on est en zone rurale. »


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