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Avec Autun Running, tout le monde court

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Grâce à une offre variée et innovante, cette association de Saône-et-Loire créée en septembre 2019 réunit déjà plus de 200 licenciés, dont une majorité de femmes.

 

Christophe Chevaux, quelle était votre idée en créant Autun Running ?

J’ai longtemps pratiqué l’athlétisme de manière très assidue, au sein d’un club où j’étais entraîneur et compétiteur. Puis, il y a quatre ans – j’en ai aujourd’hui 45 –, j’ai souhaité passer à autre chose. Mais l’athlétisme m’a vite manqué. Ma compagne, elle aussi pratiquante de bon niveau, m’a alors convaincu de créer une association où se rejoignent aujourd’hui mon expérience de pratiquant et d’entraîneur et mon expérience professionnelle de médiateur social à la ville d’Autun. Nous avons écrit ensemble un projet associatif tourné vers le plus grand nombre, en résonnance avec ce que j’ai pu connaître enfant dans le sport scolaire, à l’école puis au collège. Une approche et des valeurs qu’incarne aussi l’Ufolep, dont je me suis naturellement rapproché. Autun Running, c’est à la fois du sport, une fibre sociale, et des préoccupations de santé et de bien-être auxquelles la maladie grave d’un de mes trois enfants m’a sensibilisé davantage encore.

Vous proposez six sessions hebdomadaires pour les 16 ans et plus, mais aussi deux créneaux benjamins-minimes, une école de trail à partir de 6 ans et une pratique en famille le vendredi soir…

Nous avons débuté nos activités en septembre 2019 avec une pratique adulte. Puis, à la demande de nombreux de parents, dès le premier trimestre 2020 nous nous sommes ouverts aux enfants et avons aussi créé une session famille. Nous avons enregistré une vingtaine d’adhésions de jeunes avant le confinement, et 50 autres sur les trois premières semaines de septembre ! Ce projet a mûri comme une évidence, avec des actions qui s’articulent entre elles.

Comment avez-vous bâti si vite une équipe d’encadrants ?

Nous nous appuyons sur une quinzaine de cadres, dont beaucoup de personnes que j’ai moi-même formées, soit dans le domaine du sport, soit dans celui de l’animation. D’autres possèdent des compétences dans le domaine de la nature et de l’environnement ou, pour l’un, du VTT. Ils ont rejoint l’association pour nous épauler, mais aussi parce qu’elle répond à leurs aspirations. Tout cela nourrit la dynamique de l’association, pour laquelle nous avons encore plein d’idées. Car l’animation associative ne se réduit pas aux huit membres du comité directeur.

L’an passé, sur 150 licenciés, 75 % étaient des femmes : comment l’expliquez-vous ?

Beaucoup de femmes courent en solo par défaut, en raison d’emplois du temps contraints. Si on veut les amener vers une pratique associative, c’est aux clubs de s’adapter, pas l’inverse. Offrir six créneaux hebdomadaires facilite beaucoup les choses.

Vous proposez aussi un service de garde d’enfants sur vos créneaux du jeudi et du vendredi soir…

C’est une prestation pour laquelle nous faisons appel à une association d’accueil de loisirs. Elle ne s’adresse pas seulement aux femmes mais à tous les couples qui ont en partage la pratique de l’athlétisme et sont obligés de venir en alternance d’un soir sur l’autre. Là, les deux parents peuvent venir ensemble, même s’ils courent ensuite dans deux groupes différents. Cela répond à une vraie demande.

Vos adhérents ne viennent pas seulement de la ville d’Autun…

En effet, environ 40 % viennent du milieu rural, jusqu’à 30 ou 40 km à la ronde, et jusqu’à 80 km pour certains. Nous rayonnons sur toute la Saône-et-Loire.

Pourtant, la course à pied peut se pratiquer seul, tout près de chez soi…

Courir seul, tout le monde le fait. Mais bien courir, c’est autre chose. Nous apportons des conseils d’entraînement, de santé au sein large (nutrition, sophrologie…), et une pratique partagée sans la contrainte d’horaires trop restreints. Et puis le monde attire le monde : nous sommes suffisamment nombreux chaque soir pour proposer différents groupes de niveau et accueillir les débutants dans les meilleures conditions.

L’association est affiliée à l’Ufolep et à la Fédération française d’athlétisme…

Nous nous sommes d’abord affiliés à l’Ufolep, parce que cela correspond à notre projet associatif. Mais plusieurs d’entre nous ont aussi un passé de licencié FFA, et beaucoup d’amis souhaitaient nous rejoindre sans abandonner cette dimension de compétiteur. Pourquoi priver nos adhérents de cette possibilité, si elle répond à leur souhait ? Sur les 198 adhérents recensés à ce jour, 30 sont licenciés à la FFA, les autres à l’Ufolep.

La cohabitation entre compétition, loisir et bien-être va-t-elle de soi ?

Je ne vois pas le problème. Et qu’appelle-t-on compétition ? Prenez nos vingt licenciés Ufolep qui ont participé aux 10 km du Creusot. C’était leur première course, et ils se sont d’abord inscrits pour vivre une aventure ensemble. Chacun vient avec ses attentes : se donner à fond, voir ce dont on est capable, se sentir bien dans sa peau, perdre du poids, ou avoir des relations sociales à travers une activité sportive. L’association offre une place à chacun, quel que soit son niveau et son type de pratique. 

Un dimanche par mois, vous proposez des session running dans un village différent : est-ce une façon d’aller au-devant de licenciés potentiels ?

C’est une façon d’aller vers des gens isolés géographiquement. À l’origine, c’est une démarche totalement désintéressée. Il se trouve qu’elle entrait dans le cadre d’un appel à projets du Crédit Agricole, la « Grande cause mutualiste », qui s’inscrit dans le champ de l’insertion par le sport : cela permettra à l’avenir d’indemniser les entraîneurs qui se déplacent. Qu’elles se traduisent ou non par une prise de licence, ces sessions délocalisées visent à rapprocher les gens de la pratique sportive : « Ça me plait, j’ai envie, pourquoi pas moi ? » En outre, cette initiative contribue à identifier l’association sur le territoire.

Vous intervenez également dans les quartiers d’Autun…

Dans les quartiers prioritaires, beaucoup de femmes et d’adolescentes ne pratiquent aucune activité physique ou sportive, que ce soit pour des raisons culturelles ou financières. C’est le cas dans le quartier politique de la ville (QPV) de Saint-Pantaléon où j’interviens pour mon travail, un quartier que je connais bien pour y avoir moi-même grandi. L’an passé, Autun Running a été retenu pour mener tout au long de l’année des actions dans ce quartier. Le dernier dimanche de septembre, nous proposions par exemple de la randonnée, de la marche, de la sophrologie, et de l’athlétisme pour les plus jeunes. Il s’agit de prestations financées par l’État qui nous permettent notamment d’acheter du matériel sportif. De notre côté, si des personnes du quartier souhaitent ensuite débuter une pratique régulière au sein de l’association, nous proposons la licence à « prix coûtant », sans dégager aucune marge.

Fin août, vous envisagez atteindre les 250 licenciés en fin de saison. Le confinement puis le contexte sanitaire ne vous ont donc pas pénalisé…

Nous avons été parmi les premières associations à relancer nos activités après le confinement, avec des groupes limités à dix personnes, dans le cadre d’un protocole sanitaire établi en lien avec le comité départemental Ufolep et la mairie d’Autun. Ensuite, nous n’avons pas interrompu nos activités en juillet-août. Puis le rythme s’est encore accéléré à la rentrée. Il n’était pas rare que nous nous retrouvions à 70 chaque soir. C’est pour ça qu’il est raisonnable d’envisager 250 licenciés fin d’année, ce qui n’est d’ailleurs pas un but en soi.

En quoi votre association est-elle le reflet des aspirations des pratiquants sportifs d’aujourd’hui ?

Le pratiquant d’athlétisme n’est plus le même qu’il y a vingt ou trente ans, mais les fédérations ont du mal à prendre cela en compte. Les gens ne veulent pas des contraintes que représentent à leurs yeux les interclubs ou les courses imposées du dimanche. Participer à une course, pourquoi pas, mais s’ils le veulent. L’an passé, je voulais amener des jeunes participer à un championnat Ufolep, un projet avorté en raison du confinement : mais c’était un souhait, pas une obligation. Il faut aussi laisser de l’autonomie et de la liberté aux adhérents, afin qu’ils s’approprient le projet associatif et prennent eux-mêmes des initiatives. Il faut surtout se demander ce que le club peut apporter aux gens, et non l’inverse. Une association, que sa vocation soit sportive ou autre, c’est d’abord de l’humain. C’est ce qu’affirme notre devise, peut-être un peu longue mais explicite : « Autun running, une pratique vraiment très différente du running, à votre rythme et selon vos envies. »

Propos recueillis par Philippe Brenot

Des créneaux midi et soir.Autun Running dispose de plusieurs créneaux, le soir et aussi le midi entre 12 h et 14 h, sur le stade Saint-Roch, dont la piste d’athlétisme a récemment été refaite. Les autres rendez-vous sont donnés au théâtre romain, à la sortie de la ville. « Devant l’afflux de licenciés, nous sollicitons les services de la ville pour en obtenir d’autres. Nous sommes aujourd’hui la deuxième ou troisième association d’Autun, derrière La Vaillante, association Ufolep multisport historique », souligne Christophe Chevaux. Par ailleurs, la licence Ufolep est à 45 € pour les adultes et à 35 € pour les enfants, la licence FFA à 99 € et la licence Ufolep cyclotourisme à 55 €. Le service de garde d’enfant du soir propose un tarif dégressif selon le quotient familial, avec un tarif au mois à partir de 16 €.


www.autunrunning.com
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