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Associations et structures à objet non sportif : le sport société dans toute sa variété

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Centres sociaux ou de loisirs, Ehpad, résidences pour personnes handicapées… Les associations et structures à objet non sportif ne représentent encore que 6 % des affiliations mais s’inscrivent pleinement dans le projet de l’Ufolep. Tournées vers le social ou la santé, elles s’adressent à des publics identifiés (jeunes, seniors, populations fragiles) auprès desquels interviennent les éducateurs des comités.

 

« Tous les sports autrement » : la devise de l’Ufolep traduit la variété des pratiques qu’elle accueille et le droit qu’elle s’accorde de les adapter à sa vocation éducative et aux différents publics qu’elle fédère. Mais elle ouvre aussi la porte à l’adhésion d’associations « différentes », en ceci que le sport n’est pas leur objet principal. L’Ufolep réunit à la fois des associations consacrées à la gymnastique, au cyclisme ou au multisport, et d’autres à la vocation plus généraliste : par exemple des centres communaux d’action sociale souhaitant engager une équipe de jeunes dans un championnat. D’ailleurs, historiquement, l’essor de l’Ufolep n’est-il pas lié à ces amicales laïques et autres foyers ruraux où activités culturelles et sportives ont toujours harmonieusement cohabité ?

Cependant, au fil des ans, le nombre de ces associations s’est considérablement développé, et celles-ci sont devenues de plus en plus variées au fur et à mesure que les équipes départementales s’étoffaient. La plupart s’affilient en effet pour inscrire dans la durée les interventions d’éducateurs sportifs départementaux familiers des activités pour tous ou adaptées. On rencontre parmi elles des structures sociales et de santé, au public âgé ou fragile, parallèlement aux rassemblements d’assistantes maternelles ou aux centres de loisirs municipaux, au public d’enfants ou d’adolescents.

 

30 % des affiliations en Creuse

Si à ce jour ces « associations du deuxième type » représentent seulement 6 % des affiliations au plan national, cette part est déjà très conséquente parmi les comités les plus engagés dans cette diversification. « Ces structures représentent 30 % des affiliations, et les personnes fédérées à travers elles 60 % de nos 7 250 adhérents, précise la directrice de l’Ufolep Creuse, Véronique Michnovsky. Cela commence généralement par des interventions ponctuelles. Pour que ces interventions se développent et se pérennisent, nous leur demandons de s’affilier, en offrant des services supplémentaires répondant à leurs besoins : formations aux premiers secours (PSC1), suivi des volontaires en service civique qu’elles accueillent, prêt de matériel, aide à l’organisation d’événementiels, au montage de projet ou à la demande de subventions. »

Quand en 2005 le comité s’est tourné vers ces structures de manière volontariste, il comptait deux éducateurs sportifs. Aujourd’hui ils sont cinq, engagés en CDI et employés à temps complet. « Nous fédérons la quasi-totalité des structures départementales concernant la petite enfance. Idem pour les centres de loisirs, sauf lorsqu’ils sont vraiment trop excentrés pour que nos éducateurs puissent se déplacer. Nous n’avons plus aucune publicité à faire : le bouche à oreille fonctionne à plein et les services publics invitent les structures qui les sollicitent de se rapprocher de l’Ufolep ! »

Ces structures sont moins impliquées que les associations sportives dans la politique départementale. Elles ne sont pas représentées au sein du comité directeur de l’Ufolep de la Creuse, même si celles qui ont le droit de vote sont présentes à l’assemblée générale du comité ou prennent la peine d’adresser des pouvoirs. « En revanche, le lien technique est très fort pour le montage de projet ou la communication autour d’événementiels, insiste Véronique Michnovsky. Ces structures nous sollicitent beaucoup plus que les autres associations et notre équipe leur consacre environ les deux tiers de son temps, entre les animations de terrain et le suivi de projets. Mais c’est ce qui nous a permis de continuer nos activités pendant les périodes de confinement et de restriction de pratique, car il s’agit souvent de publics prioritaires. »

Comment favoriser alors la transversalité entre les deux types de structures ? La directrice départementale mentionne comme exemple l’olympiade des centres de loisirs de fin de saison, qui bénéficie du concours d’associations classiques, ou l’ouverture à tous des plateaux Kid Bike proposés à l’occasion des manifestations vélo. Idem pour les animations UfoStreet, où le comité s’efforce de réunir les deux publics.

Il y a aussi des dynamiques propres aux territoires. Ainsi, l’école de sport de Gouzon, commune de l’est du département, émane d’un centre de loisir qui s’est transformé en association autonome pour accueillir aussi un public extérieur. « D’habitude, ce sont les associations sportives de proximité qui font vivre les centres de loisir grâce à leurs éducateurs. Là, c’est le centre de loisir qui a suscité la création d’une association classique. Mais parce qu’il y avait un encadrement professionnel derrière », précise Véronique Michnovsky. Une façon de rappeler que pour espérer affilier ces structures, il faut disposer des moyens humains permettant d’animer des créneaux de pratique…

 

Bouche à oreille en Deux-Sèvres

En Deux-Sèvres également, les structures à objet non sportif ont pris une importance considérable dans les activités du comité Ufolep. « À mon arrivée comme délégué en 2014, un éducateur sportif à temps très partiel intervenait sur deux créneaux ; ils sont aujourd’hui une quinzaine pour 4,5 équivalents temps plein2 Et au 1er juillet nous embauchons notre jeune apprentie, qui sera aussi l’interlocutrice de ces structures, si son emploi du temps déjà très chargé le permet ! Cela s’est fait de fil en aiguille, à partir de nos premiers créneaux, d’un premier partenariat autour du sport senior3 et de l’écho rencontré par notre caravane des sports, qui nous a fait connaître des centres socio-culturels », détaille Alexis Denis.

Pour ce public jeune, il s’agit généralement d’animations du mercredi ou de vacances. Mais la Maison pour tous de Saint-Aubin-Le-Cloud a développé quatre créneaux et publics différents avec l’appui des éducateurs de l’Ufolep : éveil corporel, école de sport, fitness et sport senior. Et pour la mairie de Vouillé, il s’agit à la fois d’animations périscolaires à la pause méridienne, d’interventions ponctuelles pendant les vacances et d’une séance mensuelle pour les 0-3 ans. Quant à celle de Frontenay-Rohan-Rohan, qui possède son propre éducateur, elle est surtout intéressée par du prêt de matériel.

D’autres structures sollicitent un appui technique pour leurs événements, comme le comité des fêtes de La Boissière-en-Gâtine et sa course de mobylettes ou Flying Avent’Hure et son raid multisport, pour lequel le comité assure le suivi des dossiers et des autorisations auprès de la préfecture. Viennent ensuite les structures de santé (Ehpad, IME, Passerelle Sport Santé pour personnes souffrant d’affection de longue durée), des centres d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) et des établissements publics comme la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ou le Service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip). « Nous emmenons des détenus de la maison d’arrêt de Niort pratiquer à l’extérieur de la prison et proposons parallèlement des formations aux premiers secours dans son enceinte », précise Alexis Denis. Des projets sont aussi en cours avec le Centre d’information des droits des femmes (CDIFF), en appui du partenariat national4, et avec les Groupes d’entraide mutuelle.

Là encore, quelle transversalité existe-t-il entre les associations sportives et les autres structures ? « Il n’y en a pas vraiment, reconnaît Alexis Denis. Mais nous comptons bien les réunir lors de notre journée multisport du 3 juillet, où un club cycliste proposera notamment des ateliers vélo. » Le fait que deux nouveaux élus du comité départemental soient issus de ces structures identifiées « sport société » ne pourra que favoriser cette porosité.

 

Affilier, affilier…

En Ille-et-Vilaine, où le paysage des structures à objet non sportif est un peu moins varié, beaucoup d’entre elles s’affilient pour bénéficier d'un tarif préférentiel pour les séjours Solidar’breizh mis en place par l’Ufolep pour les 10-17 ans qui ne partent pas en vacances. « Nous nous appuyons nous-mêmes sur ces partenaires à vocation sociale pour repérer les jeunes et communiquons auprès d’eux pour que leurs publics participent à notre Caravane du sport, au Playa Tour et à UfoStreet », résume le délégué départemental, Nicolas Béchu. C’est aussi par l’entremise du comité départemental que l’association Breizh Insertion Sport, affiliée depuis sa création en 2009, bénéficie d'un fort soutien de l’Agence nationale du sport et du partenariat entre l’Ufolep avec l’Agence nationale des chèques-vacances (ANCV) pour financer des séjours de jeunes en lien avec le challenge qu’elle organise pour la Prévention judiciaire de la jeunesse.

Mais les jeunes ne sont pas le seul public auprès desquels interviennent les animateurs de l’Ufolep Ille-et-Vilaine. Outre un Groupe d’entraide mutuelle, figurent notamment parmi ces structures un organisme d'insertion professionnelle, Prisme, la Mission locale de Fougères ou Domytis, une résidence privée pour seniors. « De manière générale, dès que nous intervenons de manière régulière avec l’une de ces structures, nous les invitons à s’affilier », souligne Nicolas Béchu.

Affilier, affilier : c’est le leitmotiv des comités Ufolep les plus investis auprès des structures à objet non sportif. Comme dans le Nord, où les animateurs départementaux interviennent notamment auprès de résidences pour seniors, de structures accueillant des femmes isolées ou des demandeurs d’asile. « L’affiliation est obligatoire, insiste le délégué départemental, Thibaut Dourlen. Nous la mettons en avant dès les premiers rendez-vous, en expliquant la démarche fédérative, qu’il s’agisse de prestations simples facturées à l’heure ou de projet plus structurés. »

Philippe Brenot

(1) L’Ufolep Creuse compte un peu moins de 3 000 licenciés « classiques ».

(2) Via le groupement d’employeurs initié par la Ligue de l’enseignement et le comité départemental olympique et sportif.

(3) Le dispositif Asalée (Action de santé libérale en équipe) a été créé en 2004 pour améliorer la prise en charge des maladies chroniques en médecine de ville. Issu d’une initiative en Deux-Sèvres, il s’appuie sur un réseau d’infirmières en lien avec un praticien.

(4) Voir En Jeu Ufolep n°45, mars 2021, page 24.


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