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Anquetil, l’éternel premier, remonte en scène

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L'essai de Paul Fournel consacré au quintuple vainqueur du Tour de France a été adapté au théâtre. Une réussite, à découvrir en tournée.

« Anquetil jouissait de la bienveillance des vents, son nez aigu et son visage de fine lame lui ouvraient la route et son corps tout entier se coulait derrière, fendant les mistrals, pénétrant les bises d’hiver et les autans d’été » écrit Paul Fournel pour évoquer, dans son récit Anquetil tout seul (Seuil, 2012), la figure de celui qui fut à la fois le plus grand champion cycliste de son temps et un personnage de roman.

Dès le lever de rideau, Anquetil est là, face à nous. Courbé sur sa machine, le teint blafard, presque maladif, il lève et baisse les genoux comme dans un rêve cinétique. « Il pédalait blond, la cheville souple, il pédalait sur pointes, le dos courbé, les bras à angle droit, le visage tendu vers l’avant. Jamais homme ne fut mieux taillé que lui pour aller sur un vélo, jamais cet attelage homme-machine ne fut plus beau », commente la voix off de L’éternel premier, l apièce de théâtre, dont le titre résonne comme une ultime moquerie envers ce rival malchanceux qui, à défaut de maillot jaune s’accapara les faveurs du public, au grand dépit de celui qui le dominait sur les podiums.

Cofondateur du Théâtre de l’Aquarium, Roland Guenoun rêvait d’adapter le texte de Paul Fournel. Encore lui fallait-il trouver l’acteur idoine : le frêle Matila Malliarakis est Anquetil, jusqu’au bout des ongles. Deux autres comédiens l’entourent : l’un est à la fois le récitant éperdu d’admiration et le directeur sportif madré qui aiguillonne son poulain afin qu’il donne toute la démesure de son talent ; l’autre est la blonde Janine, que le jeune parvenu enleva à son médecin avant de mettre aussi la fille de celle-ci dans son lit, afin qu'elle lui donne un enfant. Ce ménage à trois fit scandale en son temps. Puis le roi se retrouva seul en son royaume, avec lui-même et le cancer qui devait l’emporter à l'âge de 53 ans.

Les férus de vélo apprécieront de retrouver dans toute sa complexité ce champion qui assumait crânement le dopage, et sortit victorieux de l’enchaînement insensé critérium du Dauphiné-Libéré-Bordeaux-Paris. Ceux qui ignorent tout de la petite reine et des vieux trophées découvriront un destin shakespearien, saupoudré d’un peu de nostalgie. Quel cycliste d’aujourd’hui mériterait qu'on lui consacre un tel requiem ?

L’éternel premier. Spectacle créé au Studio Hébertot à Paris en septembre 2016 sous le titre "Anquetil tout seul", et repris cet automne. Actuellement en tournée : Vernon (15/3), Saint-Lô (19/3), Cahors (21/3), Saint-Gaudens (22/3), Barentin (26/3), Pouzauges (2/4), Gagny (5/4), Noisy-le-Grand (9/4), Franconville (12/4), Morteau (16/5), Marseille (21/5).


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