Dans la Meuse, l’Argonne Club de Triaucourt en reconquête

En s’appuyant sur les dispositifs de relance et une chargée de communication embauchée en emploi partagé, l’Argonne Club de Triaucourt entend retrouver ses 300 licenciés d’avant la pandémie.

 

Dominique Jeannesson, comment l’Argonne Club Triaucourt a-t-il vécu la saison écoulée ?

Comme tout le monde : trop souvent à l’arrêt, et en redémarrant dès que cela a été possible. Tout été stoppé en novembre, gymnase et salle polyvalente fermés. La randonnée a repris progressivement en extérieur, d’abord en petit groupes de dix ou quinze, mais l’ensemble des activités n’a été relancé qu’en mai. Un peu tard dans la saison ! Même si, comme l’été dernier, avec l’accord de la communauté de communes le gymnase restera ouvert, notamment pour accueillir les pratiquants de badminton.

Avec-vous perdu beaucoup de licenciés parmi vos différentes sections : badminton, tennis de table, gymnastique active et douce, marche, judo, Pilates, tir à l’arc, zumba, zumba kids…

Environ 40 % de nos adhérents n’ont pas renouvelé leur licence. En 2020-21, nous étions autour de 300, dont 250 licenciés Ufolep, pour seulement 170 cette saison. Précision : les adhérents non licenciés à l’Ufolep sont quelques judokas et badistes engagés en compétition et les membres de la section loisirs consacrée aux jeux de cartes et de société, qui sont toutefois adhérents de la Ligue de l’enseignement.

Et parmi les animateurs ?

Nous n’avons perdu aucun animateur, pour la plupart bénévoles. Nous employons essentiellement l’animatrice des créneaux activités de la forme, autrefois salariée et désormais à son compte. La seule autre exception concerne le judo, activité pour laquelle nous passons par un groupement d’employeurs. Tous les autres animateurs, du tennis de table au tir à l’arc, sont des bénévoles qui possèdent des compétences dans leur activité.

Parmi vos licenciés, on compte principalement des enfants et des seniors…

Entre 20 et 50 ans, nous avons en effet peu de monde : c’est dû aux réalités humaines et géographiques. Nous sommes un secteur très rural. Les premières villes, Bar-le-Duc et Verdun, sont à plus de 30 km et nous avons du mal à attirer en semaine ceux qui s’y rendent quotidiennement pour travailler. C’est simple : en 2019-2020, sur 300 licenciés nous avions 110 enfants (moins de 16 ans) et 120 seniors de plus de 55 ans (dont plus de la moitié sont âgés de plus de 65 ans). Si nous avons beaucoup d’enfants, c’est aussi grâce au soutien de la Codecom (Communauté de communes de l'Aire à l'Argonne) qui subventionne à hauteur de 25 € les licences des moins de 16 ans. Nous souhaiterions par ailleurs faciliter l’accès des seniors à nos activités. L’Argonne Club Triaucourt rayonne sur un territoire très étendu puisque nos adhérents viennent de 55 communes différentes, et nous réfléchissons avec la Codecom à un système de transport qui permettrait à davantage de personnes âgées de venir pratiquer.

Avez-vous tiré des enseignements de ces deux saisons atypiques ?

Cela nous a donné le temps de réfléchir à notre organisation. Je me suis rendu compte qu’à vouloir tout faire j’avais toujours la tête dans le guidon. Il s’agit d’alléger la charge de président, en pensant à la personne qui me succédera. Jusqu’à présent, en début d’année je récupérais toutes les adhésions des différentes sections, qu’on me déposait en vrac... Nous comptons sur notre toute nouvelle chargée de communication pour rationnaliser cela.

Vous avez recruté ?

C’est un emploi partagé avec deux autres associations dont nous sommes proches, l’une culturelle et l’autre identifiée au parc naturel de l’Argonne. Depuis avril, cette chargée de communication, Claire Niclaus, intervient dans les écoles et auprès des parents, et relancera les anciens licenciés non réaffiliés. Elle a aussi pour mission de nous faire connaître au-delà de ce cercle, notamment du côté de la Marne. Ainsi, ici dans la Meuse le quotidien local c’est l’Est Républicain, mais à cinq kilomètres, c’est l’Union… Ce pourrait être un axe de communication, auprès des municipalités aussi. Par exemple, seuls quelques randonneurs viennent de ce département limitrophe, et ils pourraient être plus nombreux.

Cette personne aura aussi des missions de communication interne…

Les responsables de chaque section se retrouvent en bureau, mais les sections sont trop cloisonnées. Les adhérents de l’une ne savent rien des autres et ne vont pas forcément sur le site internet. Une newsletter serait utile pour faire le lien. Cette mission de coordination va de pair avec la rationalisation de nos fonctionnements.

Comment envisagez-vous la nouvelle saison ?

Nous espérons bien retrouver nos 300 licenciés d’avant le Covid ! Peut-être pas tout de suite, mais au moins d’ici septembre 2022. Nous allons proposer des adhésions à des tarifs très attractifs, et même un peu en dessous du prix coûtant, grâce aux économies réalisées malgré nous en raison de l’arrêt des activités. Et, outre notre participation à l’opération découverte de l’Ufolep Nous comptons aussi profiter de l’opportunité offerte par le Pass’Sport.

Propos recueillis par Philippe Brenot

 

Une association rurale. L’Argonne Club Triaucourt est l’une des deux plus importantes associations de l’Ufolep Meuse. Créée en 1960 sous la forme d’un comité des fêtes, elle prend sa forme actuelle en 1983 après l’arrivée du jeune Dominique Jeannesson à sa présidence… De nouvelles sections se créent alors d’une année sur l’autre, et parfois disparaissent après quelques années comme le volley-ball. Situé à l’Est du département de la Meuse, à 35 km de Bar-le-Duc comme de Verdun, Triaucourt est le plus important village de la nouvelle commune de Seuil-d’Argonne (créée en 1973), qui compte 515 habitants.

Le site internet de l'association