Vive les recycleries sportives !

Des comités Ufolep s’engagent aujourd’hui dans des projets de recyclerie sportive. Et toute initiative associative est la bienvenue.

Les recycleries sont des associations ou des entreprises de l’économie sociale et solidaire qui collectent, réparent et revendent à bas coût des biens et équipements d’occasion. Elles y ajoutent souvent une démarche d’insertion et sensibilisent de manière concrète aux enjeux de la transition écologique : réduction des déchets et de l’empreinte carbone, prise en compte de l’épuisement des ressources, lutte contre l’obsolescence programmée et économie circulaire ! Identifiées à un territoire, elles s’associent également à différents acteurs locaux : citoyens engagés, entreprises responsables, associations environnementales…

Les 2 400 recycleries recensées en France en 2017 employaient 21 000 salariés et rassemblaient plus de 16 000 bénévoles, pour un chiffre d’affaire de 400 millions d’euros. C’est bien davantage aujourd’hui.

 Les vélos, produit phare

À l’inverse des ressourceries, les recycleries sont « monofilières », ce qui signifie qu’elles ne traitent qu’une seule catégorie de produits : meubles, jouets, ou bien, de plus en plus souvent, articles de sport et de loisir…

L’Agence de la transition écologique (Ademe) estime que la « consommation » de ceux-ci génère chaque année 104 000 tonnes de déchets qui se retrouvent dans les bennes pour encombrants et les flux d’ordures ménagères. Or seulement 6,4 % de cet amas est réemployé et recyclé par les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Seul le secteur du vélo affiche de très bons taux de réemploi. À titre d’exemple, 71 % des 57 700 vélos récupérés en 2018 par le réseau d’ateliers vélo participatifs et solidaires Heureux recyclage, qui fédère plus de 125 associations en France, ont été réemployés. Et même Decathlon se met au vélo d’occasion !
Désormais, les recycleries sportives fleurissent un peu partout. L’association pionnière Recyclerie sportive, créée en 2015, compte à présent trois locaux en France et réemploie les trois quarts des équipements récupérés, tandis que les quantités qu’elle gère sont passées de 5 à 100 tonnes en cinq ans.
Après avoir intégré la démarche de transition écologique dans ses manifestations – on parlait alors de développement durable –, l’Ufolep encourage aujourd’hui la création de recycleries sportives par ses comités. Ceux-ci sont en effet bien placés pour mener et faire vivre de tels projets. D’une part, ils sont en lien avec les partenaires potentiels que sont les associations, les régies de quartier, les collectivités et les entreprises de leur territoire. D’autre part, ils sont en contact avec le public sportif intéressé par cette offre de matériel à bas coût et accueillent dans leurs dispositifs de formation des jeunes qui peuvent parfois y trouver un emploi. Le Var a déjà ouvert sa ressourcerie-recyclerie, le Gers a engagé un projet, La Réunion songe à se lancer…

À son échelle, une association peut aussi apporter sa contribution à cette démarche écologique et sociale. C’est par exemple le cas dans le Cher de Vailly Loisirs, qui transforme des vélos mis au rancart en des draisiennes adaptées à l’initiation des adultes pas encore très à l’aise avec les deux-roues à pédales.

Léna Picard, chargée de mission Transition écologique

 

À Toulon, l’Espace R est ouvert

 Si l’inauguration officielle prévue le 7 décembre n’a pu avoir lieu, le matériel est disposition : après avoir remporté un appel à projet lancé en 2019 par la Caisse d’allocations familiales, l’Ufolep du Var gère aujourd’hui une ressourcerie à Toulon. L’Espace R, c’est son nom, est né du souhait de la CAF de répondre de manière plus rationnelle aux demandes de financement des structures jeunesse, en se dotant d’un fond de matériel sportif et d’animation réutilisable. Les structures concernées ont renseigné un questionnaire sur leurs besoins. Après avoir signé la convention de partenariat, elles peuvent bénéficier gratuitement de tout le matériel disponible.

Au-delà du souci de mutualisation, l’Espace R sera aussi doté d’une recyclerie sportive. Dans une démarche « gagnant-gagnant », les utilisateurs seront aussi des points de collecte de matériel sportif. Le recyclage s’effectuera sur place, par exemple avec les animateurs du bike-parc également géré par l’Ufolep pour tout le matériel avec le vélo, dont le réemploi est tout trouvé.

Vincent Kemerlis