L’Ufolep un tremplin professionnel pour des jeunes face à leur avenir

Tout au long de la saison, des centaines de professionnels œuvrent sur l’ensemble des territoires et accompagnent les associations Ufolep. Ils sont éducateurs, animateurs, agents de développements, directeurs de comités départementaux ou régionaux.  L’Ufolep est pour eux l’occasion de mettre à profit leurs compétences au service du projet sportif Ufolep. Au-delà de la filière classique de recrutement, on observe de nouveaux profils de professionnels issus des parcours coordonnés mis en œuvre conjointement entre les comités Ufolep et les acteurs issus de l’insertion sociale et professionnelle.  Dispositif soutenu par la politique de la ville, il s’intitule Sésame et permet à des jeunes en difficulté d’accéder à une formation puis un emploi d’éducateur sportif ou d’animateur. C’est une alternative au système éducatif classique et une école de la deuxième chance pour de nombreux jeunes issus des quartiers populaires. A l’occasion du salon de l’éducation et de l’orientation organisé par la Ligue de l’enseignement, l’Ufolep témoigne sur son potentiel d’employabilité et d’accompagnement face à ces jeunes en quête de réponses.

Zoom sur les parcours coordonnés, une insertion éducative et sportive par Stéphane Lecossois

Je suis directeur départemental de l’Ufolep Somme et nous mettons en place au sein du comité des parcours coordonnés qui redonnent motivation et ambition à des jeunes de quartiers. Au même titre que les écoles de la deuxième chance, l’ufolep est un point d’appui dans le cadre de la réinsertion des publics fragilisés et la dynamisation des quartiers. Nous nous appuyons sur 6 médiateurs Nomads qui interviennent sur 3 quartiers prioritaires de la politique de la ville d'Amiens. En binôme ils agissent sur deux axes à la fois : la médiation nomade « aller vers » et l'animation de créneaux sportifs quotidiens (Week end et semaine) pour des prés adolescents, ados et jeunes adultes.  Une fois le dialogue amorcé, les médiateurs peuvent les aider, les accompagner vers les services spécialisés selon leur problématique, les conseiller sur une formation, leur permettre d'accéder à un travail ou les réorienter vers des partenaires.  Le sport étant un levier facilitateur de médiation, il s’agit de créer du lien, des attaches et un dialogue réciproque.

La création de ces parcours d’insertion sésame s’établissent en collaboration avec les antennes du Pôle emploi ou les missions locales et le comité régional Ufolep pour 10 mois. Sur cette durée, un premier module de 4 mois permet de vérifier la cohérence du parcours, propose une remise à niveau si nécessaire pour les candidats avec des contenus autour de la citoyenneté, la socialisation et le mouvement associatif. Après cette première partie, les jeunes intègrent un certificat de qualification professionnelle, ils sont sélectionnés et leur dossier est étudié pour se donner un maximum de garanties. Le sport ne peut pas tout régler mais est un vecteur pour résoudre certains problèmes sociétaux. Quand on installe une pratique sportive régulière, des automatismes se prennent et des repaires s’installent. On vise dans un premier temps une santé physique, puis psychique et à partir de là, on peut travailler la question de la réinsertion.  Le partenariat entre la structure tutrice et le candidat est inscrit dans la durée, un gage de sérieux pour les bénéficiaires comme les partenaires, entreprises et collectivités.

Mon rêve c’est d’avoir ma propre salle de boxe, être préparatrice physique pour de grands boxeurs » par Cloé

J’ai 18 ans, j’ai arrêté l’école en classe de première sciences et technologie sanitaire et social car je poursuivais ma scolarité plus pour faire plaisir à ma famille que par intérêt personnel. N’ayant pas trouvé de lycée pour ma terminale, je me suis dit qu’il ne fallait pas que je reste sans rien faire et j’ai donc cherché à démarrer mon parcours professionnel. Mon but est de devenir préparatrice physique comme dans les grands clubs sportifs. J’ai donc intégré le CQP animateur et loisirs sportifs option jeux sportifs et d’opposition proposé par le comité de la Somme. Un choix du fait des stages réalisés précédemment au sein de cette structure où j’ai repris confiance. J’ai en effet ressenti les premiers bienfaits d’un dialogue renoué autour de la question de mon avenir professionnel. Ma formation alterne théorie et pratique. Le terrain qu’on réalise quotidiennement, apporte une réelle plus-value en termes expérience. J’envisage de reprendre mes études pour essayer de passer le bac, mais ce n’est pas évident après une interruption du parcours scolaire. Selon moi, on peut réussir sa vie sans diplôme universitaire, c’est juste une question de volonté et d’ambition. C’est pourquoi je vais poursuivre mon parcours par un BPjeps appliqué activités physiques pour tous, et prolonger dans quelques années par un DjepS (enseignement supérieur) pour entrainer en boxe. Pour moi un bon animateur, c’est celui qui est passionné, qui stimule un groupe et qui lui donne envie. C’est ma force et je souhaite l’exploiter.