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Le sport pour tous, faire-valoir des Jeux de Paris 2024 ?

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C’était l’accroche du débat animé mercredi 3 octobre dans une salle de l’Assemblée nationale par Arnaud Jean et Sébastien Nadot. Les échanges avec la cinquantaine d’acteurs sportifs et de santé présents ont conforté le président de l’Ufolep et le député de Haute-Garonne dans leur démarche d’inscrire dans la loi la « mission de service public » des fédérations du sport pour tous.

« Ce qui nous rapproche tous ici, ce sont moins les 25% de Français adhérents d’un club que les 50% éloignés de toute pratique sportive : une réalité sociale peu prise en compte par les fédérations qui voient uniquement les Jeux olympiques à travers un objectif de médailles. Or c’est cette vision sociétale que l’Ufolep veut défendre, avec Sébastien Nadot et avec votre soutien », a résumé Arnaud Jean en ouvrant les débats dans le 5ème bureau de l’Assemblée nationale.

« Depuis une vingtaine d’années, le sport est principalement abordé sous l’angle économique : les Jeux olympiques et paralympiques à Paris sont l’occasion de mettre sur la table la question du sport dans toutes ses dimensions » a complété Sébastien Nadot en rappelant l’esprit de la proposition de loi qu’il porte auprès de ses collègues députés. Juridiquement, il s’agit de passer d’un simple « agrément » des fédérations de sport pour tous à l’affirmation de leur « mission de service public », à l’instar des fédérations unisport et olympiques.

Nécessité sociétale ?

L’invitation lancée par le député de Haute-Garonne et le président de l’Ufolep avait la forme d’une question : « Les activités physiques et sportives pour toutes et tous : une nécessité sociétale ou un faire-valoir à l’accueil des Jeux olympiques et paralympiques à Paris ? » Un an après l’obtention des Jeux, l’interrogation est d’actualité, dans un contexte marqué par des incertitudes sur le budget des Sports et l’annonce de coupes claires parmi les cadres techniques. Des inquiétudes encore accrues par une évolution de la gouvernance du sport qui risque de marginaliser les acteurs du sport pour tous.

Plus qu’un débat entre conceptions divergentes, la réunion a pris la forme d’un tour de table où chaque prise de parole – sur la façon d’attirer les publics les plus fragiles, sur la prévalence des fédérations unisport, sur la vie associative ou la formation – venait renforcer un consensus général. Ce consensus réunissait à la fois des représentants des fédérations multisports (ASPTT, Léo Lagrange, Sport pour tous, FSCF, FSGT, Fnoms, FFCO, Gymnastique volontaire, UNSS), de Mutuelles et d’acteurs de santé (Maif, MGEN, Prévention retraite), de collectivités locales (Andes, Sport et Territoires), d’autres associations comme celle des étudiants en Staps, ainsi que des fonctionnaires du ministère des Sports, notamment des DRDJS (1).

Au-delà des clivages politiques

En conclusion, Sébastien Nadot s’est voulu lucide : « La perspective de la grande loi sport et société annoncée pour début 2019 s’éloigne, a-t-il reconnu, et avec elle le "véhicule législatif" envisagé pour la proposition de loi. Mais celle-ci n’est qu’un moyen de focaliser le débat en le portant au niveau législatif. Or le message du sport pour tous transcende les clivages politiques : de chaque côté de l’échiquier, vous trouverez des oreilles attentives. Et nul ne pourra vous opposer l’argument budgétaire, puisque cette loi ne coûte rien ! »

Comment faire alors pour que la loi purement technique sur les Jeux olympiques, votée fin 2017, ne soit pas la seule de la législature ? « Rencontrez vos élus, députés et maires, quelle que soit la taille de la commune. Pour que la question du sport soit posée, n’attendez pas que cela vienne d’en haut ! » Un « message de combat » entendu par les acteurs présents. Voilà au moins un député à leur écoute ! En espérant qu’il soit rejoint demain par une majorité de ses collègues.

 

(1) FSCF : Fédération sportive et culturelle de France ; FSGT : Fédération sportive et gymnique de France ; Fnoms : Fédération nationale des offices municipaux des sports ; FFCO : Fédération française des clubs omnisports ; UNSS : Union nationale du sport scolaire ; Andes : Association nationale des élus en charge des sports ; DRDJS : Direction régionale et départementale de la jeunesse et des sports.


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